Histoire difficile.

Shiva se posa après plusieurs heures de vol. Avec patience, elle essayait de rassurer Kévia. Cette dernière se calma rapidement et la discution dériva sur la comportement de Foksan envers son élève lors de l'apprentissage de Kévia. A la suite de cette conversation Shiva se rendit soudainement compte que, hormis au quotidien, la dragonne aux yeux d'Or ne connaissait pas grand chose sur Kévia et son histoire.

Shiva limait ses griffes sur un énorme tronc d'arbre et Kévia déballait quelques uns des récipients que contenait sa sacoche quand tout à coup, la dragonne posa enfin la question qui lui occupait les pensées depuis leur atterrissage. Elle débuta, hésitante :

" Kévia, je sais bien que ce que je vais te demander va être un peu indiscret, j'en suis désolée. Mais tout de même ... C'est important pour que l'on puisse se comprendre. "

La dragonne se dandinait nerveusement, elle appréhendait :

" Je connais pas vraiment ton passé ... "

Nouvelle hésitation.

" J'aimerais connaitre ton histoire " souffla-elle.

L'empoisonneuse se figea. Shiva recula d'un pas, elle voulait vraiment pouvoir mieux comprendre Kévia. Intérieurement, la dragonne se promit de raconter elle aussi son histoire si Kévia le faisait. Sinon, elle ravalerait sa fierté et accepterait le choix de sa dragonnière.

Kévia avait sauté par terre avec agilité et grâce et lorsqu'elle entendit les paroles de Shiva elle se figea. Sa dragonne avait le droit de savoir après tout.

Kévia ouvrit doucement sa tunique et ota sa manche droite pour montrer son épaule et une partie de son dos à la dragonne. La peau était un peu violacée et brulée... Les marques de brulure étaient grandes et importantes.

"J'ai énormément souffert lorsque les flammes qui ont ravagé ma maison m'ont touché. C'était dû aux représailles des Vardens. Ma mère a pu apaiser ma douleur mais les marques sont restées. J'ai haït les résistants à partir de ce jour et je crois que c'est ce qui m'a permit de tuer aussi facilement. avec le recul je vois ça differement, mais ces blessures ne partiront pas..."

la jeune fille s'approche de Shiva et colla doucement son front contre la joue de Shiva.

Une image apparue soudain dans les pensées de la dragonne écarlate.

Couchée dans la chaleur de la paille, la petite Kévia, alors âgée de 14 ans, se laissait paisiblement bercer, avec un petit sourire joyeux aux lèvres, par la charrue qui avançait au rythme du petit âne. Cependant le sommeil n’arrivait pas à lui ôter de l’esprit les images terrifiantes et flamboyantes de sa ferme en feu, ravagée par un incendie meurtrier, de sa mère l’enveloppant dans son manteau de fourrure pour qu’elle ne respire pas la fumée, de son père et des hommes du villages hurlant que l’on ramène plus d’eau, du cri des animaux piégés et enfermés dans l’étable et les écuries.
La mère de Kévia avait été une grande guérisseuse et avait donc une réserve importante de plantes dans sa grange et lorsque l’incendie s’était déclaré dans une maison voisine, la grange avait rapidement pris feu elle aussi et avait ainsi donné de l’ampleur aux flammes. Une fois le feu maîtrisé, ses parents, sains et saufs bien qu’épuisés, avaient envoyé leur fille chez son oncle, un tavernier qui habitait quelques rues plus loin, pour l’éloigner de tout danger le temps de remettre la ferme en état.

Bien que débordé, l’oncle Alboc avait accepté de prendre chez lui sa petite nièce, le temps de reconstruire tout ce qui devait l’être et après quelques jours passés à la taverne à travailler, il avait envoyé lui même sa nièce en ville chez un ami appelé Antonin, pour que la petite fille puisse s’offrir un petit quelque chose pour son anniversaire. Elle passa une semaine en ville, durant laquelle elle put se changer les idées. A son retour, elle se sentait grande et attendait avec impatience de revoir ses parents et de leur annoncer qu’elle avait enfin 15 ans.

Shiva put voir la jeune fille s’étira et se redressa pour chasser ses souvenirs de sa tête, puis elle prit dans ses mains la petite harpe que son père lui avait lui-même fabriqué et elle se mit à jouer. Il lui avait appris comment caresser les cordes de ces instruments, pour obtenir des sons mélodieux et apaisants.

Arrivés non loin du village la fillette sauta à terre en rangeant sa harpe dans son dos et couru aux portes du village, impatiente de revoir ses parents, mais le sort en avait décidé autrement. Des paysans leur barrèrent la route en leur disant qu’un malheur s’était abbatu sur sa famille. La petite fille, hurla et se débattit pour qu’on la laisse entrer dans le village et revoir ses parents, mais jamais elle ne put et comme elle était arrivée, elle reparti, couché dans la paille, froide à présent, le visage noyé de larmes de tristesse.

Elle apprit quelques jours plus tard qu’elle ne reverrait plus jamais ses parents. Sont père avait été tué par un Varden et sa mère s’était empoisonnée de tristesse.

Elle avait fui et Foksan l’avait trouvé… Alors avait commencé un entrainement comme j'avais la jeune fille n'en avait suivit. l'Ombre lui apprit bien plus que tout ce que sa mère avait pu lui apprendre sur les plantes. Et elle devint empoisonneuse de Galbatorix rapidement, apprenant à aimer tuer et torturer...

"Voila Shiva, tu sais tout maintenant."

La jeune fille se recula et regarda sa dragonne dans les yeux.

"A ton tour, raconte moi..."

La dragonne écarlate recula, titubante.

Des images venaient de s'infiltrer dans son esprit, elles racontaient une histoire. Le passé de celle qui était à présent sa dragonnière.

L'incendie, la fuite, la mort des parents et à nouveau la fuite, puis, Foksan.
L'apprentissage, le talent et le don pour les plantes.
Le sourire qui laisse place aux larmes.
L'enfance qui s'en va brusquement.

Shiva ne voulait pas mettre des mots là dessus. Pas tout de suite. Le silence. Juste encore un peu.

Le regard d'Or de la dragonne se pencha vers celui, brun-vert, de l'empoisonneuse. La pupille se rétracta. L'iris d'Or brilla plus encore puis soudain des images, d'abord hésitantes, se dessinèrent puis s'affirmèrent, les couleurs apparurent plus vives. La vue était celle d'un dragon et Kevia retrouva le même sentiment que lorsqu'elles s'envolaient pour ne faire plus qu'un.

Les sensations étaient plus ... Animales.

D'abord juste du noir intense. Puis une petite lumière qui vacille et un faible battement de coeur. La lumière, le battement et la chaleur. Et c'est ainsi pendant des années entières. Aucun mouvement. Soudain ça bouge, ça s'agite puis ça finit par gratter. Légèrement puis plus fort, avec insistance. Une petite craquelure puis une clarté et une netteté impressionnante. Cette fois Kevia put reconnaitre la Lune, pleine et rayonnante. L'Oeuf est brisé. Une dragonne vient de naitre. Instinctivement, elle se retourne, rien. Où sont passés ceux qui doivent s'occuper d'elle ? Elle a déjà faim. Et soif aussi. La petite dragonne gémit, elle appelle et alerte. Mais personne. Personne. Où sont-ils ? Ses parents ? Ils doivent l'aider, elle va mourir. La nouvelle née ne voit personne arriver, elle a peur. Mais elle a faim. Une envie de manger instinctive et tenace. Pendant des heures, mourante elle va errer, marchant maladroitement, apprenant à utiliser ses pattes. Il faut qu'elle mange sinon elle va mourir.
Soudain, un petit bruit attire son attention. Un son faible qui monte puis redescend avec régularité. Etrange, la petite dragonne agonisante trouve ce son attirant. Elle s'approche et découvre une drôle de bête poilue, allongée. Elle a une longue queue et fourrure soyeuse, d'une gris éclatant sous la pleine Lune. Près de son ventre, trois autre bête identiques mais d'autres couleurs, se pressent et émettent cet étrange bruit régulier, le ronronnement. Une odeur attire l'attention de la petite dragonne, c'est celui du lait qui s'écoule par petite goutte de la gueule des bébés. La nouvelle née, affamée et assoiffée, lape chacune des précieuses gouttes. Ses nouvelles connaissances ne semblent pas gênées. Soudain, la dragonne aperçoit un petit bout de peau sur le ventre de la plus grande bête. De là, perle le liquide. Sans hésiter, elle boit ce lait si riches et si précieux qui lui permettra de survivre. Le souvenir de ce liquide chaud, sucré et réconfortant, de la douceur des petites bêtes et de la grâce de la mère restera a jamais gravé dans la mémoire de la petit dragonne. Plus tard, elle découvrira qui s'agissait de chats. Ce premier souvenir expliquera l'attirance du dragonneau pour la Lune et les chats, sa première famille.

Sous la chaleur assommante du soleil d'été, une petite dragonne d'un an se prélasse. Le chant des oiseaux qui sont dans les bois des environs et le sable blanc de la plage rassurent la jeune dragonne, qui est encore un dragonneau. Soudain, au loin, une petite pointe apparait sur l'eau. Celle-ci grandit puis un énorme bateau jaillit à l'horizon. La dragonne ne sait pas de quoi il s'agit mais elle n'a jamais fait de mauvaises rencontre. Insouciante, elle s'approche du bord de la plage, tout à coup un voix jaillit du bateau : " C'est ... C'est ... Un dragon ! Les gars !!! Il y a un dragon ! ATTRAPEZ-LE ! Le roi va être fier de nous ! VITE ! ". Les humains descendent en précipitation, les pieds dans l'eau, menaçant. Ils portent des couleurs similaires sur leurs habits, celle de l'Empire. Surprise, la dragonne recule, hésitante. Les étrangers essaient de l'atteindre à coup d'épée. Des coups bien portés, évitants soigneusement les endroits qui pourrait causer des dommages mortels. Le dragonneau pense que c'est un jeu, il les évite avec agilité, reproduisant les gestes gracieux qu'il a appris en grandissant seul. Soudain, un éclair couleur d'Or jaillit d'un homme, un magicien, il frappe la petite dragonne en plein yeux. Elle rugit de terreur et de douleur. Sa vision est trouble, elle titube et ne voit presque rien. Les hommes voient avec stupéfaction les yeux du dragonneau devenir peu à peu Or, le vert profond qui était là à l'origine disparait pour laisser place à une ocre magnifique, couleur de L'Or. La dragonne souffre. Les sabres sifflent. Elle tente de fuir. Les hommes courent derrière elle. Soudain, malgré elle, la petite dragonne étend ses ailes et s'envole. Sans comprendre ce qu'il se passe, elle voit ses ailes battre d'elles-même. Profitant de cette occasion elle va aussi loin que possible, évitant les flèches avec une agilité qui ne la quittera plus.

Depuis ce jour elle craint et méprise l'Empire. La petit dragonne grandit, toujours plus audacieuse dans le ciel. Chaque jour plus gracieuse et plus à l'aise. Parfois, sous la pleine Lune. Elle pleure. Elle pleure ceux qu'elle n'a jamais connu. Elle pleure son existence sans ceux de son espèce qui pourraient lui apprendre tant de choses. Elle pleure sa vie difficile dont le seul but est la survie. Elle pleure. Pour rien et pour tout. Parce qu'elle a mal, mal d'être seule. Elle souffre, un poids lourd et indestructible alourdit ses pas. Elle pleure parce que, loin, très loin, elle sait qu'il y a quelqu'un qui saura l'écouter mais que celui-ci est trop loin pour elle, petite dragonne. Elle pleure à cause des ses yeux Or qui font des choses étranges, ils guérissent des plantes et des animaux, ils consolent les êtres vivants, ils tuent ses proies, mais ils la fatiguent terriblement. C'est lourd à porter. Elle ne les contrôle pas.

En grandissant la petite dragonne rencontre un jour un chat-garou. Il est magnifique, sa fourrure de jais ondule sous le soleil, ses yeux verts insistants sont chaleureux et rassurants, la dragonne aime beaucoup ce chat-garou solitaire qui porte le nom d'Oybaz. Avec patience, il instruit la dragonne qui apprendra à lire l'humain et l'urgal en sa compagnie. Il lui apprend à identifier les proies à des kilomètres, lui montre comment dépecer un animal, comment détruire les traces de son passage. Il lui enseigne aussi les énigmes, les poèmes, les langues, les chants, le pouvoir de la magie ... Tant de choses qui apporteront à la petite dragonne, une culture peu commune. Grâce à Oybaz, elle apprit à maitriser ses yeux d'Or et combattre un ennemi grâce à eux. Un jour il lui dit " Tu sais, je crois qu'aujourd'hui je vais t'offrir quelque chose. C'est la plus belle chose que je puisse t'offrir. " La dragonne demeura silencieuse, buvant les paroles d'Oybaz :

" Ma petite soeur qui est morte, était quelqu'un que j'aimais énormément. Plus que n'importe qui. Elle était généreuse, enjouée, agile, gracieuse, insouciante, je ... ( il avait la voix tremblante de chagrin ) ne veux jamais l'oublier. Tu t'en souviens ? Je t'avais parlé d'elle ...
- Oui
- Je voudrais t'offrir son nom. Elle se nommait ...
- ... Shiva.
- C'est ça, tu t'en souviens. Eh bien Shiva, je suis fier de te connaitre, maintenant va te coucher il est tard "

La dragonne répéta ce nom toute la nuit. Shiva ... Elle mesura l'ampleur de ce présent. Retourna chacunes des lettres dans tous les sens et se l'appropria. La nom se fondit en elle, lui donnant un identité. Il devint elle. Elle devint lui.

Alors qu'elle dormait, un grand fracas réveilla la dragonne. C'était des cris humains, de sons d'armes qui s'entrechoquent et un feulement familier. Un feulement ? Oybaz ! Une boule terrifiante se forma dans l'estomac de Shiva. Elle se précipita vers la petite souche près de laquelle la chat-garou dormait.
Les humains avait disparu, la dragonne demanda :" Oy ? " Aucune réponse. Une sensation de vide et de silence oppressant s'installa. Près de la petite souche, le chat-garou dormait à jamais, allongé, le sang s'écoulant doucement de son ventre. Ses yeux vert fascinant jetaient un dernier regard vers l'endroit où dormait Shiva. Sa fourrure noire était tachée de sang. En voyant cela, la dragonne écarlate fut accablée d'un immense chagrin, lui faisant oublier les tueurs, les humains. Elle pleura et rugit sa rage durant 2 jours et 2 nuits entière. Oybaz n'était pour elle, pas un simple ami. Non c'était bien plus. C'était un père. Quelqu'un qui avait accepté de s'occuper d'elle. Lui avait offert un nom. La douleur de Shiva fut terrible, de ses yeux d'Or jaillirent des larmes, dorées elles aussi. La flaques de larme ne cessa de croitre, se mêlant au sang d'Oybaz. Le chat-garou était mort, Shiva avait le sentiment de mourir elle aussi. Sa détresse et sa souffrance lui firent tout oublier. Elle venait de perdre son père, son frère et son ami en un seul décès. Les yeux verts semblaient dire " Adieu ... ". Un adieu douloureux qui laisse derrière lui une sensation de vide. Un vide qui fait peur, abandonnant la petite dragonne à sa solitude. Une nouvelle fois.

" Rejoins ta soeur, Shiva. " souffla la dragonne

Les yeux d'un vert puissant se fermèrent dans un ultime adieu.

L'image vacilla puis disparut.

Kevia revint à la réalité. Shiva était encore amère.

* mal aux doigts *

Lorsque les images disparurent de son esprit, Kévia ouvrit les yeux et se rendit compte qu'elle s'était blottie tout contre sa dragonne. Elle avait tout ressentie, tout revécut. Shiva aussi avait beaucoup souffert, peut-être plus qu'elle même. Elle avait l'impression de tout avoir vécut...La chatte qui s'était occupé d'elle, le magicien qui l'avait blessé... Oybaz celui qui lui avait donné son nom...Shiva !

La dragonnière leva les yeux verts ceux de sa dragonne. Elle comprenait à présent pourquoi ils avaient cette couleur doré...
Kévia se redresse et se leva pour faire face à Shiva. Malgré la petite taille de la dragonne, l'humaine paraissait fragile à côté. Doucement elle prit la tête écarlate de Shiva et la serra tendrement entre ses mains tout en posant sa propre tête sur son front.

"Tes yeux sont...magnifiques Shiva !" ce fut les seuls mots qui lui vinrent aux lèvres. Que dire d'autre. qu'elle comprenait sa douleur? Cela allait de soi. Une larme...Une toute petite larme qui signifiait beaucoup roula sur le joue de l'empoisonneuse et vint glisser sur les écailles couleurs sang...

" Dans le fond je suis contente que Foksan m'ait lié à toi, même si je t'ai été imposé, je suis heureuse d'être celle qui a le privilège de monter sur ton dos et de ne faire qu'un avec toi."

Un long silence s'installa. Il s'étira et prit de l'ampleur. Immobile, Kevia s'était blottie contre sa dragonne, celle dernière ne broncha pas, ça lui faisait même plaisir de savoir sa dragonnière si proche d'elle.

"Tes yeux sont...magnifiques Shiva !"

Les mots résonnèrent dans l'esprit de la dragonne écarlate. Même si elle connaissait la puissance de ses yeux, Shiva n'avait jamais considérée ce phénomène comme autre chose qu'un handicap, une malédiction, un fardeau. D'ailleurs, le magicien à l'origine de ce sort n'était très certainement pas animé de bonnes intentions. Il n'était jamais arrivé à la dragonne de voir ses yeux d'Or comme un pouvoir dont elle pouvait faire usage. Jamais ils n'avaient étés un avantage face à l'ennemi et encore moins une arme unique. Pourtant, de nombreuses fois elle s'était servie de ses yeux. Soudain, elle remémora quelque chose : Karr' avait baissé les yeux dans un face à face avec Shiva. Ses yeux servaient donc réellement ... Un poids qui l'alourdissait depuis sa " malédiction " s'envola soudainement, elle se sentit si légère.

" Dans le fond je suis contente que Foksan m'ait lié à toi, même si je t'ai été imposé, je suis heureuse d'être celle qui a le privilège de monter sur ton dos et de ne faire qu'un avec toi."

" C'est moi qui te dit Merci. Merci pour ta simple présence, c'est une force pour moi ! "

Elle ajouta, reprenant ses idées :

" Ne penses-tu pas que tu devrais aller acheter quelques herbes à Ellesméra ? Et t'instruire auprès de l'herboriste ? "

Kévia se recula en entendant sa dragonne lui conseiller d'aller acheter des herbes. Shiva avait raison, même si elle en avait acheté récemment, si elle devait suivre des cours et approfondir son apprentissage avec l'herboriste d'Ellsméra autant avoir des herbes et des plantes d'avance. Apprendre à fabriquer un poison ou un antidote ne se faisait pas en une journée, et il fallait de nombreux essaie avant de maitriser les dosages. et donc un nombre important de plantes.

Les herbes qu'elle avait acheté la dernière fois, lui servirait à préparer les poison et antidote qu'elle connaissait déjà.
Prenant appuie sur l'encolure de Shiva, elle grimpa a "cheval" sur son dos, alors qu'elle s'abaissait pour lui faciliter la tâche.

"Retournons donc à Ellesméra voir cette elfe."

Kévia se pencha en avant, contre l'encolure de la dragonne, en évitant soigneusement sa colerette, pendant que celle ci prenait son envol, toujours aussi gracieuse. Kévia s'habituait de plus en plus au fait de ne pas être sur une selle, et elle commençait même à être à l'aise sur le dos de sa dragonne.